La couleur est le premier élément qui tire l'œil vers une scène, une vision, une image.
Non c'est faux, le tout premier élément à capter le regard est le mouvement. On aperçoit ce qui bouge avant d'en distinguer quoi que ce soit. Mais la photographie étant, par nature, une image statique, le mouvement n'existe pas et l'on commence par la deuxième étape, la couleur donc.
La couleur arrive avant les formes. Tous les porteurs de lunettes le savent. Voir flou, certes, mais voir en couleurs. On ne saura pas bien dire si ce que l'on voit est un poivron ou Sharon Stone en robe de soirée, mais on sait qu'on a vu du rouge.
Agressive ou apaisante, la couleur est toujours un élément d'attraction visuelle.
Enfin arrive la perception des formes, des lignes, leur organisation, tout ce qui fait la composition d'une image.
C'est d'ailleurs ce qui fait le charme de la photographie en noir et blanc, oublier l'étape couleur et plonger directement dans la composition.
Les assemblages de primaires, rouge vert et surtout rouge bleu, sont souvent perçus comme agressifs et donnent lieu à des confrontations.
À l'inverse, les assemblages de complémentaires, jaune bleu ou orange violet, vert mauve, etc., générent une impression d'harmonie pour des raisons autant physiologiques que culturelles.
La couleur se décline facilement en une infinité de teintes voisines. Quelle que soit la teinte de base, l'ensemble donne toujours une impression harmonieuse, contrairement aux confrontations colorées.
La couleur est la première perception visuelle, cf. supra, et une tache de couleur, si petite soit-elle, placée sur un fond neutre plus ou moins monochrome attire le regard irrésistiblement comme étant « le » sujet.
C'est d'une certaine manière le rôle que joue le petit cercle rouge des plans de ville, assorti de la mention « Vous êtes ici ».